Carmelle Ephédra

Il ne fallut un temps considérable à Carmelle pour trouver enfin le bureau qui concenait. Non que cela soit mal indiqué, bien sûr, mais que la jeune femme avait sans aucun doute trainé un peu avant de réellement songer à sa direction. Son sens de l'orientation n'avait pas été développé de son vivant, ni du temps sempiternel de sa Mort... Alors désormais qu'une éternité lui était confiée. Elle avait tout son temps pour réfléchir et savoir quel couloir prendre !

Elle frappa alors, esquissa un sourire distrait lorsqu'on lui autorisa à entrer, puis referma la porte avec soin, dans un mouvement fluide mais lent. Là, elle afficha une mine qui se voulait décontractée, mais où une légère anxiété laissait transparaître ses sentiments actuels.

La femme lui sourit alors, comme si elle l'avait toujours connu...

Bonjour !
Nous vous attendions...J'aurais besoin de connaitre vos états de services et bien sur vos aptitudes pour ce poste, vous comprendrez bien sûr qu'il est important que nos clients puissent rapidement trouver leur voie.

Nom: Ephédra.

Prénom : Carmelle.

Age : Elle se demanda longuement si les siècles seraient plus parlant que les années... Enfin, elle inscrivit d'une écriture fine et posée la date : "Née au solstice d'Eté, en 466 après Jésus Christ."

Race : Ange

Votre physique : En hésitant un peu, elle préféra se décrire ainsi : De ma mère, Dieu m'a confié la blondeur de mes cheveux et la taille fine, tandis que mon père m'offrit la couleur ciel de mes yeux. Cependant, nul n'a pu expliquer ma pâleur de mon teint, qui choqua ma famille lorsque je naquis. La Nature m'a bénie d'une stature respectable bien que je ne mesure qu'un mètre soixante six, et me confère un poids qu'on estime un peu trop élevé de nos jours. Pourtant, j'estime que peser 58 56 kilos n'a rien de très obèse. Fort heureusement, ce "surpoids" comme l'appelle ce que l'on nomme médecin de nos jours, s'affichent largement sur mes hanches et ma poitrine, et je ne remercierais jamais assez ma Mère de m'avoir fait comprendre que ceci me serait utile.
Je pourrais également vous décrire en détail ce visage qu'on me prête de quelconque, mon nez trop long et ma bouche trop charnue pour paraître angélique, mais je ne trouve pas assez de courage pour satisfaire votre curiosité...

Votre caractère : Lorsque l'on parle de moi, il me semble que l'on ne dise aucun mal... Du moins, n'est jamais remonté à mes oreilles un propos impolis, si ce n'est quelques remarques désobigeante sur mon nez. On se plait à me dire de bon caractère, bien qu'un peu trop distraite et pensive, m'affublant même du sobriquet de "lunaire"... Pour ma part, j'ose espérer que ces personnes se montrent correctes lorsqu'elles décrivent mon goût prononcer pour la contemplation du monde alentour, mon attrait notoire pour la lecture et la musique, tout comme la satisfaction personne que je ressens lorsque je peux observer la nature silencieuse.
Cependant, malheureusement certaines mauvaises langues hurlent volontiers que je suis paresseuse et même, entendez bien, oisive ! A ceux ci je réponds qu'il ne convient pas de faire trop de geste inutiles, que pratiquer la réflexion posée et lente vaut mieux que courir en tous sens sans réfléchir, et qu'observer longuement le monde permet de comprendre plus de choses qu'en le parcourant de part en part au galop.

Votre histoire : Il serait bien long de devoir tout vous raconter. Pour ce qui est de ma naissance, je me souviens de ce qui fut ma première demeure, une auberge très bien placée sur le Forum, d'ailleurs, dans la partie basse de Rome. C'était l'année 466 après JC, ère qui marque dans nos livres d'histoire, la fin de la période appelée Antiquité. A cette époque là, je n'en savais bien sûr rien. Pour économiser mes mots, et votre temps, précieux, de lecture, je vous conterais ensuite que mon enfance se trouva être douce et pleine de découvertes... Mes frères et soeurs, au nombre de huit, étant très turbulents selon moi, j'ai rapidement montré à ma famille, Aubergiste donc, que je ne saurais me montrer aussi active. Préférant rester des heures à observer les clients de l'échoppe, au lieu de courir après les rats de l'arrière cuisine, je fus sermonée, grondée et même parfois, réprimandée sévèrement.

Rien n'y fit, déclarait encore ma mère, le mois qui précéda sa triste fin. Cette année là, les Barbares eurent raison de l'Empereur, Romulus Augustule, et je me retrouvais sans mère, à mes dix ans, assassinée cruellement par ces hommes incivilisés.

Pourtant, il me fallut rapidement éponger mes pleurs, car l'Auberge ne saurait se gérer seule. Deux de mes soeurs et moi même, accompagnées de mon Père et de l'un de mes frères, étions chaque jour, au service des clients. Je montrais de nouveau, rapidement, des signes de fatigue fréquent.
Plusieurs apothicaires accusèrent une alimentation trop peu riche, et mon père cria au scandale.

Il serait trop long de vous conter ensuite mon adolescence et le début de ma jeune vie d'adulte. L'important ensuite vint le jour de ma mort. Il faut dire que, dans un geste que je n'explique pas encore ce jour, j'ai assisté alors que j'avais sans doute trente deux ans, à une injustice flagrante. Alors qu'un marchand d'esclave battait à mort une femme à la peau aussi noire que la nuit, d'une beauté que je ne pourrais nier, je ne pus retenir mes mouvements, et je m'élançais pour la sortir de ce mauvais pas.

Ce geste rapide étonna mon entourage, ma soeur et l'une de nos amies, qui n'avaient jamais connu en moi un tel élan de bravoure ou simplement, un geste si rapide.

Toujours est-il que le fouet s'abattit sur moi, et non sur la Noire. Allez savoir pourquoi, mais aucune des deux femmes à mes côtés n'osa bouger, terrifiée par les grognements du marchand, qui lâcha une seconde volée de coups. Mon dos et mes avants bras, levés pour me protéger, étaient désormais marqués de rouge, mais je ne sais pourquoi j'ai continué à recouvrir le corps de la belle Noire.
Battue à mort, il ne me fallut pas longtemps pour m'éveiller. Je n'étais plus la même... mon geste de bravoure gratuite m'avait donné le droit d'être un Ange désormais. Sans pourtant que je sache ce que cela fasse réellement.

Une file si longue, paraissant interminable, se présentait alors devant moi, et je fus fatiguée en la regardant seulement. Me fallait-il marcher autant pour rejoindre l'Au Delà ?
Car c'était bien là bas que me conduisait cette file d'attente... Non ?
Je crois bien que oui.

Derrière moi déjà, arrivaient d'autres personnes, et j'eus une longue réflexion. Supposant qu'une petite sieste ne me retarderait pas, je profitais de cette méditation pour m'allonger non loin, laissant ma place à d'autres, très pressés visiblement.

Je m'endormais, peut être plusieurs jours, je ne sais plus.
A mon réveil, la file était trois fois plus longue et je soupirais d'avoir à marcher encore. L'attente cependant ne me faisait pas peur, j'aimais à contempler les personnes alentours, leur parlant peu mais les examinant avec simplicité et paresse.
J'imaginais leur vie passée, sans trop forcer mon esprit à la réflexion...

Eh puis bientôt, une voix chuchota à mon oreille. Elle se décrit alors comme ma conscience, me murmurant que rester ici était sans doute inutile, et qu'il me faudrait beaucoup trop marcher. Elle m'avertit alors que trouver un endroit moins lointain était préférable et réussit à me convaincre de marcher un peu.

Je quittais donc la file pour m'éloigner à pas lents et ordonnés, songeant déjà à ce que j'économisais : tous ces pas intules, tous ces gestes trop brusques...

Un doux sourire emplissait mes lèvres lorsque je croisais une personne d'une allure lumineuse et pourtant, au visage bougon qui grognait :

- Etrer viré pour avoir volé des savons... Pfff "

Interloquée, j'interrogeais en pesant mes mots.

" Viré ? "

L'homme, deux ailes blanches dans son dos bougonna :

- Ben ouais, viré quoi, licencié. Obligé de me taper des ptits boulots encore ! Marre. Faut vraiment pas foutre grand chose pour bosser ici, jvous l'dis moi. "

" Pardon ? Travailler où ? "

- Hotel Paradise, elle continue tout droit et elle tourne à droite à la fourche. Elle peut pas s'tromper. "

Autre fait inexpliqué, je pris la direction indiquée, et trouvait rapidement l'endroit. Une annonce, toute fraiche visiblement, était apposée sur le mur et sa lecture me renseigna sur le poste vacant.
Il me fallait alors peser le pour et le contre, me disant qu'un emploi ici serait peut être moins erreintant qu'une longue attente interminable.

Vos pouvoirs : J'ai observé bien des fois que ma présence aide mon entourage à dormir, se reposer. A vrai dire, je pense qu'ils se montrent moins angoissé lorsque je me trouve prèt d'eux, et moins encore lorsque je les touche. Il me suffit parfois de leur sourire pour qu'ils oublient, un instant, ces soucis qui les ennuient.
Malheureusement... parfois... Ils s'endorment.

Qu'est ce qui fait que votre patron vous a envoyé ici : Mon Patron ... ? A vrai dire, j'ai suivis cet ange là bas qui...

Vos motivations principales pour ce job Il me semble que dans un tel lieu, si j'ai bien compris le principe, de nombreuses personnes se montrent angoissées ou trop actives, si, grâce à mes capacités, j'arrivais à les détendre un peu (sans trop les endormir), je pourrais peut être les convaincre qu'il convient de finir l'éternité au Paradis plutôt qu'en enfer (la chaleur est erreintante !)

Une fois terminée, une lourde fatigue envahit Carmelle. Fermant un instant les yeux sous la pesante allure qui l'assaillait, la femme tendit alors la fiche, duement complétée, à la jeune femme qui affichait toujours cet étrange sourire sûr d'elle. Un peu comme si tout ce qu'elle avait inscrit sur la fiche lui était déjà connu.

Si tel était le cas, Carmelle s'en trouverait fort dérangée, sachant alors que tout ceci avait été écrit pour rien, et estimant qu'il n'était jamais nécessaire d'agir pour rien...
Cependant, la femme prit la fiche, la parcourut rapidement. Trop rapidement selon Carmelle : un travail aussi long et dur devait se savourer. Il convenait de prendre son temps. Mais visiblement, la femme eut un acquiescement satisfait et reporta son regard noisette sur la postulante.

Merci, c'est parfait !
Je vais vous montrer votre bureau. N'hésitez pas à demander si vous avez besoin de quoi que ce soit...Bon séjour parmi nous...



[Question hors RP] Comment avez vous entendu parler de notre hôtel ? : Vu en avant première sur l'Ocularis

C'est tout bon m'dame la représentante du Paradis qui nous a bien aidé pour la plupart des noms de lieux

Bienvenue à toi!